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Parque de Manu, à la découverte de la majestueuse forêt amazonienne...

Dernière mise à jour : 23 oct. 2020

Voici l'un des moments que l'on a le plus attendu, dont on a le plus rêvé en préparant notre Odyssée en Amérique du Sud... La découverte de la forêt amazonienne ! On s'y voyait déjà, chapeau sur la tête, bottes en caoutchouc jusqu'aux genoux, arpentant avec difficulté la densité verte, évaluant et listant dans notre Pokedex tous les êtres vivants sur notre chemin.


Ce n'est plus un rêve, nous y sommes. Allez ! Let's go!


Parrot in the Amazonian Forest in the Parque de Manu
Les couleurs des plumes du Guacamayo Rojo

Après ces quelques jours sur la plaine côtière péruvienne où nous avons survolé les lignes de Nasca, dévalé les dunes de l'oasis Huacachina et campé à la belle étoile dans le parc de Paracas nous gravissons à nouveau les Andes pour descendre ensuite vers la forêt amazonienne... Direction le très préservé Parque de Manu dont les 3/4 sont interdits aux touristes, encore l'habitat de peuples autochtones coupés du monde. De retour à Cusco, ville de départ pour ces 4 jours amazoniens, nous retrouvons Audrey et Arnaud nos copinous de France qui ont fait 6 mois de bénévolat pour l'association Envol vert qui aide les agriculteurs à se développer tout en préservant la faune et la flore locales. On se fait plaisir en faisant le plein de bons petits restaurants avec eux, c'est le top. Sur conseil de René, notre guide sur le chemin de l'Inca, nous contactons une agence et réservons notre départ. On est tout excité...


On décolle tôt et on traverse ces petits villages andins que l'on connaît bien maintenant avec le marché central, les enfants qui jouent dans les rues, les étals de bouffe parterre un peu partout. On s'arrête prendre du pain dans un four jamais vu, immense ! On fait également un arrêt sur un site pré-inca où des tours de pierres dominent la montagne, ce sont des tombes à momie placées au plus proche du ciel pour faciliter l'ultime voyage de leur hôte.


Site pré-inca et petit village andin

Malgré différents petits arrêts ce premier jour de trajet est long, vraiment long ! On est dans un minibus avec 6 autres compagnons de voyage et pour être tout à fait honnête, nous ne sommes pas friands des circuits organisés ! Nous on préfère partir tous les deux à l'aventure même si ça nous a des fois mis dans de sacrés galères... Je repense à la fois où le pompiste nous a mis du diesel à la place de l'essence ou à la fois où nous nous sommes plantés dans un fleuve. Hahaha. Bref, ce coup-ci on est raisonnable et on se laisse guider dans la plus vaste forêt tropicale du monde. Au bout de 6 heures de route en lacet nous commençons une vraie descente vers la verdure et la chaleur. La végétation change radicalement, on a l'impression d'arriver dans un autre monde. En chemin nous croisons des Coqs-de-roche, l'oiseau emblème du Pérou à la tête ronde aussi étrange que son nom ainsi qu'une famille de capucins trop mignons. Nous restons un moment à les observer. Puis nous arrivons à notre logement situé juste à l'entrée du Parc. Ici nous rencontrons nos premières araignées et grenouilles multicolores.


Cloudy Rainforest Amazonia Peru Parque de Manu

Premiers pas dans la dense forêt Amazonienne


Cock on the rock Peru

Coq-de-roche



Capucin Monkey Peru Amazonia

Capucin


Le lendemain on s'enfonce toujours plus dans la densité verte. Le taux d'humidité se fait ressentir, on transpire au moindre mouvement. Nous arrivons au bout de la route, sans figure de style. Devant nous : un fleuve ! Vous comprenez la suite, c'est ici que nous allons embarquer sur un bateau-pirogue pour nous enfoncer encore plus dans la forêt. Mais avant nous allons faire une rencontre privilégiée... Deux guacamayos rojos nous font l'honneur de venir se poser juste devant nous. Des beautés, des merveilles de la nature. Leurs plumes sont fascinantes, presque hypnotisantes. Il fallait oser mettre du bleu, du vert, du jaune et du rouge sur un même animal.


Les magnifiques Guacamayos Rojos ou Aras

On balade un peu en pirogue, entourés d'une telle diversité d'arbres. Notre guide, Froilan Neyra Caluo que nous appellerons Chito, nous annonce un premier arrêt spot bain chaud naturel. Avec cette température on trouve l'idée un peu saugrenue mais pourquoi pas. En route il nous raconte des petites histoires...

Des histoires assez morbides !

Guider des groupes de touristes dans le Parque de Manu c'est le boulot de Chito depuis toujours. Personnage haut en couleurs, il connaît la jungle comme sa poche, ses arbres, ses plantes, ses animaux. Il sait refaire tous les cris de singes, d'oiseaux et communiquent avec eux, il est né ici Chito de la jungle. Donc quand ce mec te dit quelque chose, dans ce milieu hostile pour l'homme, j'ai tendance à dire qu'il faut l'écouter, vous ne croyez pas ? Et bien pas tout le monde, certains n'ont pas respecté ses consignes, n'ont pas respecté les lois de la nature...

Une fois, un touriste aisé ne voulait pas suivre le groupe, il s'était fixé comme défi de nager dans le Rio Manu un peu plus loin dans le parc qui pourtant, rien qu'avec sa couleur marron opaque, vous avertit de ses dangers. Il avait décidé que ça serait son challenge, fatal... Un après-midi, alors que le groupe avançait à la file indienne, il décida de s'éclipser et de descendre en douce, malgré toutes les interdictions de Chito, nager dans le fleuve amazonien. Alors que tout le monde remontait dans la pirogue bien longtemps après, Chito s'aperçut qu'il manquait à l'appel ! Tout le monde se mit à sa recherche, en vain. Il avait disparu... Quelques jours plus tard un autre groupe découvrait à son tour la forêt et, incroyable, une maman jaguar et ses trois petits les accueillaient sur la berge. Une chance quand on connaît la rareté et la discrétion de ce félin à la mâchoire la plus puissante du règne animal. "Rapprochez-vous, rapprochez-vous" exhortaient les touristes au capitaine, l'appareil photo prêt à déclencher. Clic. "Ils sont en train de manger" crie un premier ! "Je vois un bras humain" crie un deuxième... Stupeur...

Une autre histoire, je vous la fais plus courte, se porte sur un touriste qui voulait boire de l'alcool le soir en rentrant aux cabanes. Hors il n'y en avait pas. Solution ? Partir à pied, tout seul, la nuit, pour en chercher dans un village d'autochtones pas très loin. Magnifique idée non ? Son corps a été retrouvé au petit matin sur la berge à moitié déchiqueté par les caïmans...


Le cheminement jusqu'au bain chaud est pénible. On pensait que sur le plan physique ces 4 jours seraient assez faciles, un peu orgueilleux que nous sommes suite à la récente ascension des 6088 mètres du Huayna Potosi. Mais marcher dans la jungle est un tout autre challenge, incomparable à la montagne. Il fait tellement lourd ! Nous croisons une termitière et Chito nous propose de goutter. C'est pas dégueu, ça a un peu le goût de la terre mais ça passe. Geoof en reprend. Puis nous arrivons au point d'eau, déjà trempés de sueur. On enfile nos plus beaux maillots et plouf ! C'est super chaud mais étonnamment ça fait un bien fou. Le décor est chouette, des dizaines et des dizaines de papillons virevoltent autour de nos têtes, attirés par cette source d'eau. Des petits colibris les accompagnent. On se prélasse et on apprend à connaître un peu plus nos partenaires de voyage jusqu'alors très peu bavards. Pour une fois on est les deux seuls francophones ! On accroche bien avec le jeune couple d'Espagnols, toujours cette envie de partager dans cette langue que nous aimons tant. Le chemin retour n'est pas récompensé par une trempette mais par un bon repas dans notre lieu de repos. De grandes cabanes en bois plantées au milieu de la forêt, des arbres et des plantes de toutes les couleurs partout. Le réfectoire est positionné en hauteur, donnant une vue plongeante sur le Rio Madre de Dios. Franchement ils ne se foutent pas de nous, la bouffe est super bonne, merci chef. Mais soyons clairs, on n'a plus du tout les mêmes critères de jugement culinaire en long voyage que lorsqu'on est sédentaire en France haha.



Premier jour en Amazonie

Cet après-midi nous allons faire du bateau ou de la pirogue je devrais dire ou mieux encore de la palette flottante dans l'espoir d'apercevoir des caïmans. Ouuuuh ! On arrive au bord d'un étang où l'on découvre des oiseaux super étranges, une crête punk sur la tête. On monte sur les radeaux de fortune et nos guides nous font avancer tels des gondoliers, en silence. C'est sublime. On ne croise pas de caïmans mais on voit pleins d'oiseaux et le reflet des arbres sur cette eau stagnante est sublime.



Into the jungle

Au retour un cri se fait entendre dans la cabane voisine, une belle grosse araignée est sur le mur d'entrée. Chito se marre. Il faut dire que ces cabanes sont assez rustiques et surtout, pas du tout fermées à l'extérieur. Heureusement des moustiquaires de princesse enveloppent nos lits. Je vous dis pas le cinéma le soir quand on se couche, chacun dans notre lit. Une demi-heure pour s'assurer que la moustiquaire est bien rentrée sous le matelas et qu'aucune faille n'est possible ! L'après-midi c'est repos mais nous on est trop excité pour siester, surtout que des dizaines de colibris différents viennent butiner les jolies fleurs environnantes. On passe l'aprem à les prendre en photo avec une petite préférence pour le crêteux.


Colibri, hummingbird Amazonia Peru Parque de Manu

Le crêteux


Le soir nous sortons de nuit à la découverte de la vie nocturne en forêt. On rencontre ces célèbre fourmis travailleuses, un morceau de feuille verte sur le dos, créant des autoroutes vertes. On croise aussi les fourmis balles, vous connaissez ? Une morsure dont la douleur est semblable à l'impact d'une balle et dont la fièvre dure 48heures. On va les laisser à distance hein. On croise aussi toutes sortes d'araignées mais toujours pas de caïmans. Cette expérience n'en reste pas moins dingue, tous ces bruits, ces cris, la nuit, les araignées cachées, la lune éclairant à peine le sentier. On est un peu flippé, bien content de progresser avec Chito ! Il nous aime bien car on est les seuls à baragouiner l'espagnol avec le couple de Barcelona, bien entendu. On rigole bien.


Nuit houhouuu !

Le lendemain matin le gros du groupe nous quitte, ceux ayant opté pour la formule trois jours deux nuits. Nous, nous avons une journée et une nuit en plus. nous ne restons qu'avec la Canadienne et Chito bien sûr. Adios compañeros. On s'en va balader en forêt et on monte sur une haute colline pour admirer la vue magnifique sur le Madre de Dios serpentant au milieu de ce vert infini. Moment de sérénité. En chemin Geoof est au taquet pour trouver des tarentules. Chito lui a montré le genre de trou, entrée de leur demeure. Et il en trouve le salop ! Chito est impressionné. On essaie de la déloger - peucheure - elle nous montre ses mandibules, on est fasciné. On croise des petits singes noirs, Chito leur demande comment va la famille. On croise aussi l'araignée qu'Alastor Maugrey utilise dans son cours de défense contre les forces du mal dans Harry Potter et la Coupe de Feu. Flippante la bestiole, moitié araignée, moitié scorpion !


Enfonçons-nous dans la grandiose forêt

De retour on fait une petite sieste, lessivé de cette ascension humide. Mais on ne lâche rien et on demande à Chito de ressortir, je crois qu'il avait prévu un autre plan, sieste tout l'aprem mais bon... On part en balade vers un autre côté à la recherche d'autres animaux. C'est bredouille qu'on revient, tout de même content de continuer à arpenter la forêt magnifique. Sur le chemin du retour, coquins que nous sommes, on demande si on peut ressortir cette nuit même si on sait que "normalement le prix ne comprend qu'une sortie". On lui fait les yeux doux et ça marche. Nous ressortons ce soir et on le sent bien. On a pris nos marques et les appréhensions de la veille ont disparu, on traverse même un petit fleuve à pied. On est la recherche de deux petits points jaunes dans le fleuve. Les yeux des caïmans... Et bingo ! C'est pas deux mais huit points jaunes qui brillent sous nos torches... On s'approche, ils sont là devant nous, incarnations de l'immobilité. Avec nos lanternes on voit bien leur tête. Fascinant ! On reste un long moment, silencieux, à les regarder ne pas bouger. Chito est ravivé par ces rencontres et décide de nous emmener plus loin dans la forêt, de nuit. On sait jamais... Nos fantasmes de rencontrer un tapir, un serpent ou même un jaguar refont surface. L'excitation prend le dessus. Mais pas de nouvel animal, juste une mue très très fraîche d'un gros serpent. Chito l'analyse, c'est un serpent mortel nous dit-il. Ça lui remet les idées en place je crois, on rentre, ravis. La balade aura durée plus de deux heures.


Ce matin c'est déjà la fin, on se lève aux aurores après la courte nuit passée. On assiste au lever de soleil sur notre pirogue, sur le fleuve. Tout est rose, c'est sublime. On se rend sur un mur d'argile, pour observer des lojos, comprenez perroquets. Mais que font-ils sur un mur d'argile ? Ils le mangent pardi. Les scientifiques expliquent ce phénomène par le fait que les oiseaux se nourrissent de fruits parfois trop acides voir toxiques et pour compenser cela ils ingèrent de l'argile faisant alors office de pansement gastrique. Malins. Le temps se couvre, nous sommes vraiment loin et on ne peut pas s'approcher, il faut les laisser tranquilles. On aperçoit tout de même à travers nos jumelles deux autres types de grands perroquets, des bleus et des verts. Au retour on est sur les traces d'un tapir, on espère le voir mais non...


Fin de cette épopée amazonienne

Il est temps de rentrer, de se retaper ce chemin si long, et de retrouver nos Andes adorées. Quelle expérience ! On a adoré ces quatre jours en forêt amazonienne. On se promet d'y revenir un jour, pour une durée bien plus longue ! Dans le minibus tout le monde est perdu dans ses pensées, dans ses rêves remplis d'aventures. Demain nous irons découvrir la montagne arc-en-ciel, un nouvel émerveillement en perspective avant de rejoindre les copains pour une semaine de trek dans la Cordillera Huayhuash. Les jours s'enchaînent et ne se ressemblent pas !


From el parque de Manu with love.

L'Odyssee des renards Amazonie Perou Tour du monde

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