Une journée dans le cirque de Salazie
- Manon
- il y a 6 jours
- 5 min de lecture
Que faire à Salazie ? Même si nous allons y passer pendant le GRR1 d'ici quelques jours, nous avions envie d'explorer un peu plus en profondeur ce cirque réputé pour être le plus riche en cascades — et on adore les cascades. Cela nous permettra de faire des petits stops :

Notre cascade préférée à Salazie, la cascade blanche
Le cirque de Salazie est probablement le plus vert — et le plus humide — des trois cirques de La Réunion. Il y règne une ambiance tropicale, presque amazonienne, à tel point qu’on se croirait parfois dans la jungle... les hurlements de singes en moins. D’ailleurs, on a un pincement au coeur de croiser si peu d’animaux dans ces forêts. La végétation, elle, est à tomber. Des plantes endémiques incroyables, des fougères, des alocasias et même des monstera deliciosa... en version XXL. La contre partie c'est qu'au cirque de Salazie il pleut tout le temps ahah, et oui, elle vient bien de quelques part toute cette flore luxuriante.
Le voile de la Mariée
Quand on arrive, le temps est mitigé : il pleuviote mais quelques éclaircies subsistent. On fait un petit stop au voile de la Mariée, célèbre cascade de la région. Bon, désolé de casser un peu le mythe, mais... on a trouvé ça un peu surcoté. Franchement, il y a des cascades bien plus impressionnantes ailleurs sur l’île. On prend quand même quelques photos — juste avant que le ciel ne nous tombe sur la tête.
On avait prévu d’enchaîner direct avec la cascade Blanche, mais la pluie redouble et une brume épaisse recouvre tout. Du coup, changement de plan : direction Hell-Bourg, la petite capitale du cirque, nichée en son cœur. On y accède en voiture, mais ça grimpe sévère, c'est par moment assez impressionnant, on pourrait croire que la voiture va redescendre toute seule.
Hell-Bourg, charmante même sous la pluie
Le village est super mignon, même dans la grisaille. C’est pittoresque à souhait, avec ses vieilles cases créoles colorées et ses ruelles fleuries. Nos estomacs crient famine et on cherche un resto… en vain. Finalement, on s'arrête dans un petit boui-boui du centre et c’est là qu’on mange notre premier rougail saucisse. Et oh my god, c’est une révélation. Même Manon, notre végétarienne, n’a pas pu s’empêcher de mettre un croc avec un petit regard de ravissement. Il n’en fallait pas plus pour retrouver le sourire que la pluie nous avait volé.
Toujours sous des trombes d’eau, on redescend lentement. C’est là que Manon est victime d’une de ces fameuses fulgurances... (Serait-ce la viande qu'elle n'a plus l'habitude de manger ?). Pas besoin de dessin : urgence nature. Mais impossible de s’arrêter en bord de route, il pleut trop, on file donc vers les premières toilettes publiques en bas du cirque. On arrive juste à temps. Et là, miracle : la pluie s’arrête. Alléluia !
La cascade Blanche : notre coup de cœur
On se remet en route et on remonte vers le parking de la cascade Blanche. On peut la voir depuis la route, mais il y a aussi une petite randonnée d’environ 45 minutes au total pour l’admirer de plus près. Et franchement, ça vaut le détour. Le sentier est magnifique, bordé d'alocasias — aussi connue sous le nom d’oreille d’éléphant — et de monsteras géantes, de fougères, un décor digne d'un Indiana Jones. Bon, le sol est sacrément boueux, ça glisse pas mal haha, mais on a vu pire, on surfe sur la terre ! Et là, au bout du chemin : waouh. Cette cascade, c’est du grandiose. Haute, puissante, majestueuse… on est restés scotchés. C’est probablement notre préférée de l’île. Elle fait environ 640 mètres de hauteur, c'est beaucoup !
Il est possible de continuer le sentier, de traverser la rivière et de se baigner au pied de la chute. Mais entre la pluie, la fatigue, et une petite flemme post-rougail, on a préféré profiter du point de vue en mode contemplatif. Et honnêtement, on était déjà comblés.
Les décors luxuriants du cirque de Salazie
Sur le chemin du retour, on décide de rallonger un peu la route pour passer par deux spots qu’on avait repérés : l’Anse des Cascades et la route des Laves. Et franchement, on a bien fait.
Anse des Cascades
À l’Anse des Cascades, on découvre un petit port bordé de cocotiers, de cascades tombant des falaises le long de la mer, et une atmosphère apaisante, presque hors du temps. Un endroit parfait pour se poser quelques instants et lire un peu. Ce qu’on a particulièrement adoré ici, ce sont les vacoas : ces plantes aux longues feuilles effilées et aux racines apparentes, presque sculpturales. Les locaux disent qu'elles marchent tant on dirait qu'elles ont des pieds. Certaines sont si grandes qu’on a l’impression que ce sont des arbres. On aurait pu rester là des heures à les observer danser avec le vent.
Route des laves
Puis on reprend la voiture pour emprunter la fameuse route des laves, cette portion mythique qui traverse les anciennes coulées du volcan du Piton de la Fournaise. C’est comme rouler sur une autre planète : des champs de lave noire à perte de vue, parfois figés depuis des décennies, parfois plus récents. On peut clairement deviner l'âge de la lave par rapport à sa couleur et à la quantité des petites plantes qui ont repris leurs droits. On s’arrête plusieurs fois pour prendre des photos mais ça ne rend pas grand chose, on observe les reflets du soleil sur la roche et on imagine la puissance des coulées de lave en fusion qui ont tout recouvert ici.
C’est un contraste fort avec le vert de Salazie : ici, c’est brut, minéral, presque lunaire. Et ça clôt parfaitement cette journée. Maintenant direction notre QG à Terre Sainte pour un habituel coucher de soleil baleine.
Sur la route du retour
Et pour la prochaine fois ? Ce que nous avons manqué à Salazie...
On n’a pas eu le temps de tout faire, mais on a noté plusieurs pépites recommandées par des locaux ou d’autres voyageurs — à garder précieusement pour une prochaine visite…
Le Trou de Fer par la forêt de Bélouve
Un incontournable pour les amateurs de randos et de cascades grandioses. Il paraît que la vue sur le gouffre et ses chutes est à couper le souffle. Le sentier passe par la forêt de Bélouve, une zone tropicale féerique. Il est aussi possible de le faire en hélicoptère, à ce qu'il paraît c'est incroyable, mais on évite au max les engins à moteur.
La Mare à Poule d’Eau
Une courte balade facile au départ d’Hell-Bourg, qui mène à un petit étang paisible entouré de bambous et de filaos, avec des vestiges d’anciennes bâtisses créoles. Idéal pour une pause boustifaille ou un moment au calme.
La Maison Folio
Une vieille case créole du XIXe siècle à visiter au cœur d’Hell-Bourg. On nous l’a décrite comme une jolie plongée dans l’histoire de l’île, avec un jardin typique et des objets anciens bien conservés.
Les plats à base de chouchou
Le chouchou, c’est LE légume emblématique de Salazie. On l'a testé plus tard dans le voyage, sous forme de gratin, et c'était délicieux. Se mange aussi en carry, en salade, voire en dessert !
Le canyoning à Salazie
Pour les plus sportifs, on nous a parlé de sorties canyoning dans le cirque, entre cascades, toboggans naturels et descentes en rappel. Pas pour cette fois (pluie + flemme = pas compatible), mais clairement dans notre radar si on revient un jour sous le soleil.
En résumé
🌧️ Oui, il pleut souvent à Salazie.
🌿 Mais quelle végétation !
💧 Des cascades incroyables, surtout la Blanche.
🍛 Un rougail saucisse qu’on n’oubliera pas.
🖤 Ajoutez à ça l’Anse des Cascades et la route des Laves… et vous avez une journée réunionnaise parfaite.
From Salazie with love.

Comments