Ah, les tropiques… Vous vous y voyez déjà non ? 40°C, le soleil frappant, l’eau bleue, la baignade, la chaleur, la bronzette. Et beh non ! Bienvenue à Los Esteros del Ibéra, 15°C, la tempête, la pluie, le vent, le ciel gris, le froid humide…
Los Esteros del Iberá
Le parc situé en dessous du tropique du Capricorne dans la province de Corrientes en Argentine représente la deuxième plus grande humedal - zone humide - de l’Amérique du Sud avant El Bañado la Estrella. Nous y parvenons en fin de journée accueillis par un coucher de soleil espectacular - spectaculaire - puis, la nuit tombée nous offre un ballet de lucioles et une claire voie lactée. Quel plaisir d’être ici, tout n’est qu’enchantement, couleurs et lumières.
Geoffrey devant ce coucher de soleil espectacular à Los Esteros del Iberá
Mais, mais, mais… Le lendemain… Dans ce même camping qui nous avait émerveillé la veille… Nous expérimentons notre première tempête tropicale ! Et ça décoiffe sacre bleu. Le vent qui souffle très très fort accompagné de sa copine la pluie nous oblige à rester sous la tente dans un bruit fracassant permanent. C’est looong une journée à rien faire. Ça énerve. Ça agace. Dehors grouille la vie, volent les petits colibris, se trouvent de jolies couleurs pétillantes. On est impatient de les découvrir. Mais il faut attendre... Le voyage nous apprend cela aussi, composer avec aujourd’hui sans se soucier d’hier ou de demain, profitons-en pour nous reposer.
Nous voilà à demain. Un joli colibri vert et bleu vient nous saluer pendant le petit-déjeuner comme pour nous dire « c’est fini les gars, vous allez passer une belle journée ». Vous avez déjà vu un colibri ? C’est d’une vivacité, il faut avoir l’oeil aguerri pour suivre ses déplacements. Ce tout petit oiseau est le seul à pouvoir voler en mode marche arrière et ses battements d’ailes peuvent atteindre une fréquence de 100 par seconde. J’adore ces détails de la nature. Il est l’heure. Allons nous balader sur l’eau, la tête baissée pour chercher les yacaré, crocodiles argentins. Il y en a partout. On a la chance de rencontrer une maman avec ses petitous, ils sont encore mignons à cet âge là. Si, je vous jure. Les crocos sont vraiment des bêtes pépères, ça roupille sec sur les bords du lac. Maintenant allons nous balader dans la forêt, la tête levée pour chercher les singes hurleurs. Ils se cachent les coquins. Un garde nous explique que par ce froid ils se rassemblent sur un seul arbre et se serrent les uns contre les autres pour se tenir chaud. Malheureusement cet arbre n’est pas sur le sendero - sentier - que nous empruntons.
Faune et flore du parc Los Esteros del Iberá
À cause de la tempête les routes sont impraticables et nous obligent à rester une journée de plus avant la prochaine étape et pas des moindres : Las Cataratas del Iguazú ! Alors on se balade, on se repose, on rencontre d’autres habitants de cette réserve écologique comme la biche des marais et son compagnon le cerf ou encore les carpinchos dixit le plus gros rongeur du monde… Et puis je pense que les fameuses chutes devraient bien pouvoir nous attendre encore un jour ou deux.
Las Cataratas del Iguazú
Nous y voici, nous y voilà ! Iguazú in sight - Iguazú en vue. Ce lieu fait partie de ceux qui nous faisait déjà vibrer en France et qui rend envieux les amis et la famille. « Vous allez à Iguazú ? Quelle chance ! » Et bien on ne va pas dire le contraire. La ville voisine Puerto Iguazú - tout s'appelle Iguazuú ici - nous accueille avec la pluie, décidément... On ne voudrait pas de nous ici ? Mais nooon, on est trop sympa !! Alors la météo nous promet deux jours de beau. On se frotte les mains on va pouvoir sortir les shorts et les débardeurs ouiiiii. On suit les conseils de tous les voyageurs rencontrés à propos de l'organisation de la visite des chutes : commencer par le côté brésilien, plus panoramique, et garder le meilleur, le côté argentin, pour la fin. Ok, ok. On passe la frontière brésilienne. Une banalité sur l’échelle des frontières, 5 minutes et c’est plié. L’arrivée aux portes d'Iguazú ressemble à celle d’un DisneyLand : vitrines de produits dérivés, files d’attente, bus à deux étages type londonien pour nous mener jusqu’au graal. On n’est pas super fan. Puis nous le touchons, le graal. Ouah… Comment vous l’expliquer avec des mots ou même des photos ? Quel spectacle. De ceux qui vous serrent le coeur, qui vous accrochent le sourire. L’eau est tellement, tellement puissante, je me demande si ce n’est pas l’élément le plus puissant, avant le feu, l'air et la terre ? Les cascades nous éclaboussent, on est trempé et ça nous fait rire. Il nous en faut peu. On est carrément excité d’être à demain pour le côté Argentin.
Vue panoramique sur les chutes d'Iguazu
Vamos - allons-y ! J’ai un souhait secret pour cette journée, j’aimerais beaucoup voir mon troisième oiseau préféré après le flamant rose et le colibri… Je nomme ici le toucan ! Croisez les doigts pour moi. Après une petite demi-heure de train plutôt agréable on commence par le must : El Gargantua del Diablo, littéralement la gorge du diable. C’est dingue… J’ai carrément envie de pleurer. La nature vous fait sentir vivant. Bon allez je l’avoue, je verse même une petite larme. Après l’émotion, une attirance pour le vide, une envie de plonger nous saisit. C’est perturbant, cet endroit est inspirant. Je me laisse aller à mes envies photographiques. S’ensuit un après-midi de balade au coeur de la jungle tropicale, au milieu des arbres, des lianes, des animaux et des différentes cascades qui composent Las Cataratas del Iguazú. Pas de toucan à l’horizon. Tristesse. Oh, j’en vois un voler !!! Geoof le rate, merde. J’en vois un deuxième, il le rate encore. On décide de refaire le long sentier supérieur pour augmenter nos chances d’en recroiser et là… C’est génial, il y en a pleins. J’adoooooore. Ils sont tellement atypiques. Une fin de journée en beauté.
Visite des chutes d'Iguazu côté argentin
Conclusion : allez-y !
Nous on s'en va passer quelques jours chez nos sauveurs dans la Puna : Norma et Guillermo que nous avions recroisés par hasard en route vers Tolar Grande avant d'atteindre la capitale Buenos Aires, BA pour les intimes.
À noter : faites attention aux Coatis ! Ne vous laissez pas berner par leur minois de raton laveur si mignon, ce sont de vraies plaies ces bêtes là. Ils volent la bouffe, mordent, se déplacent en gang et sont très insistants. N’hésitez pas à les refouler un peu violemment. Nous, ils nous ont carrément soulé haha.
From Iguazú with love.
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