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Entre paysages désertiques et rencontres luxuriantes dans le nord ouest argentin

Dernière mise à jour : 13 sept. 2020

Depuis notre petit incident de voiture dans le sud de la Puna, nous avons vécu des moments muy ricos (très riches) en émotions.


Paysages désertiques

C’est génial, nous pouvons rattraper notre parcours dans la Puna depuis San Antonio de Los Cobres où nous retrouvons par un heureux hasard nos sauveurs argentins. Cette région qui nous avait déjà tant émerveillé n’a pas fini de nous rendre enamorados (amoureux). Direction : Tolar Grande. Ce petit village de mineurs perdu au milieu de nulle part me faisait déjà rêver en France. Rien que la route pour s’y rendre est complètement dingue. On y traverse un petit Salar blanc aveuglant, El Desierto del Diablo formé de grandes dunes fossilisées et des montagnes érodées aux couleurs pastels.

Tolar Grande et sa fabuleuse route

Outre le fait d’être niché au milieu de paysages hallucinants, Tolar Grande est intéressant par sa proximité avec un lieu géologiquement incroyable : Los Ojos del Mar. Littéralement les yeux de la mer. C’est joli comme nom, vous ne trouvez pas ? Ces trois trous aux profondeurs inconnues contiennent des bactéries vieilles de 3,5 milliards d’années. 3,5 milliards d’années. Vous imaginez ? Seule une Jeanne Calment aurait pu compter jusque là. Cette zone protégée de l’homme grâce à son éloignement, son altitude et son aridité n’a quasiment pas été altérée, quelques scientifiques traînent d’ailleurs dans les parages. Ils étudient ici l’origine de la vie, rien que ça. Oui, ces bactéries pourraient bien être à l’origine des stromatolites origines de la roche calcaire présente dans ces trous : un lieu où sont peut être nés les premiers êtres vivants… Nous n’arrivons pas à déscotcher. Malgré sa petite taille nous restons des heures. Et on s’amuse un peu. Dès que le vent s’arrête, nos reflets sur ces eaux bleues turquoises attirantes sont parfaits. L’endroit est à nous.

Los Ojos del Mar

Maria

Après une nuit à Tolar Grande chez Marìa (portrait ci-contre) une native qui nous accueille chez elle et qui vend de très jolis porte-clés all in Lama - en laine et en forme de lama - nous décidons de partir pour un autre lieu à l’histoire étonnante : El Cono de Arita. La route pour s’y rendre est épouvantable et nous donne quelques sueurs froides mais vous vous doutez bien que le jeu en vaut la chandelle. Nous l’apercevons de loin. Cône parfait, noir, trônant au milieu d’un salar plat, blanc. Contraste. Solitude. Silence. Il ne nous apparaît pas tellement grand mais lorsque nous nous lançons à la conquête de son pied nous nous rendons compte de notre erreur. Il est immense. Mais l’immense au milieu de l’immensité ne paraît pas si immense. Mais qui est-il ? C’est un petit volcan dont le foyer s’est éteint avant l’explosion, avant la libération. Condamné à vivre seul au milieu d’une terre désolée. Je suis sûre que les gens qui vivaient ici il y a longtemps lui vouaient un culte de l’amour. Il fait beau, nous faisons le plein de soleil. C’est un bonheur d’être ici. Pour changer nous sommes seuls au monde. Allez maintenant il faut rentrer, chemin inverse d’une traite vers le point de départ San Antonio de Los Cobres. Personne sur la route. Musique à fond. Across the stars. On se sent un peu comme ça.


El Cono de Arita

Rencontres luxuriantes

Le lendemain nous nous rendons à Humahuaca pour y voir El Hornocal. Oh ce n’est rien d’autre qu’une montagne ornée de quatorze couleurs, une banalité sur l’échelle de beauté des paysages du coin. Blague. C’est magnifique, les couleurs de fin de journée nous laissent sans voix. Nous ne pensions pas être encore une fois surpris par des paysages montagneux. Mais nous ne retiendrons pas que cela ! Il règne dans ce village une atmosphère agréable, de vie. Nous y croisons plus de 5 humains, c’est dingue ! Oui la solitude peut vite monter à la tête. L’auberge de jeunesse Humahuacasa nous envoie des positive vibes. Le premier soir nous y rencontrons une Argentine aux 7 langues en plein tour de son pays avec son papa. Le russe, le chinois, l’anglais, le néerlandais, le français, l’italien et l’espagnol bien sûr. Elle se plaît à nous parler en français et cela nous plaît bien aussi. Cette femme est un livre à elle seule. Elle me fascine. Ivan fait également son apparition. Tout juste la trentaine cet Argentin de Buenos Aires est sur la même longueur d’onde que nous. Il s’applique à parler despacito (très lentement) pour que l’on comprenne tout. Il nous parle des difficultés de son pays, de son amour pour cette région du nord-ouest argentin, de musique... Un amour de personne.


El Hornocal

Après un stop à Iruya, jolie petite bourgade nichée dans un canyon pour observer le condor que nous n’avons pas vu, en tout cas pas ici, nous voici de retour à Humahuacasa. Un stop un peu prématuré mais travail oblige, on passe l’après-midi sur l’ordinateur dans la salle commune. Ivan est encore là. Câlin, câlin. Il y a aussi un mec qui nous paraît plus occidental, il zone sur son portable. Alors que j’ai les écouteurs pour me concentrer il parle à Geoof : c’est un amigo frances, yeah yeah yeah ! Pour le bien de la communauté on le nommera Val (Valérian) qui nous arrive tout droit de Singapour. Ces deux-là vont bien s'entendre.


Iruya

Le soir on se met la race, clairement. Rooo Manon t'es vulgaire. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Visage narquois. On est un groupe de diz bonnes gens, sept Argentins, trois Français. L’alcool aidant les discutions sont assez fluides, on nous prendrait presque pour des Argentins pompettes mais des Argentins. Ça rigole bien par ici, vous auriez bien aimé. Le lendemain on s'organise un virée ensemble, petit trek et pick nick dans une faille en pleine montagne. On s’acclimate vite, c’est comme si l’on se connaissait depuis toujours. Geoof et Val ont le même humour, plutôt sarcastique dirons nous, ils me font bien rire. Un petit restau tous les trois et ce sont déjà les au revoir. Comme à chaque fois j’aime pas ! J’aime pas. J’aime pas. On devrait pouvoir vivre dans des mondes parallèles comme dans la théorie des cordes. Mais bonne nouvelle, nous devrions tous nous retrouver à Buenos Aires dans 2 semaines pour une méga fiesta youpi tralala.


Humahuaca positive vibes

En attendant, nous voici partis pour de nouvelles aventures et un nouveau décor, tropical, en quête du Yacare et de l’anaconda des marais. El Bañado la Estrella. Vite, de la chaleur !!!



From Argentina with love.


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