C'est fini la chaleur harassante et les couleurs ocres du désert de la Tatacoa, nous roulons vers la verte zona cafetera en Colombie. Après un petit arrêt dans la ville de Popayán, connue pour ses bâtisses blanches et son église tout aussi blanche, on arrive finalement dans cette zone semi-montagneuse, semi-jungle, connue tout spécialement pour sa production de succulent café arabica.
Au programme :
Dans la Zona Cafetera, il y a plein de jolies rencontres
Salento et la vallée de la Cocora
On commence par s'arrêter dans la ville de Salento où on se dirige sans attendre vers Estrellas sin fronteras, une auberge de jeunesse tenue par des Français que nous avait conseillé Victor en Bolivie. C'est tout mignon, avec les indispensables tables de ping-pong, billards, fléchettes et hamacs. La ville est plutôt charmante et il y a pas mal de choses à faire aux alentours : des treks, des volcans, des visites de fermes de café, etc... Mais la star des lieux, ça reste bel et bien la vallée de la Cocora, connue pour ses immenses palmiers endémiques qui peuvent atteindre jusqu'à 60 mètres de hauteur. Le rendez-vous est pris pour demain matin ! On va s'enfiler quelques papas rellenas - délicieuses pommes de terre farcies - en ville puis direct au lit, il faut être en forme pour demain.
C'est le D-Day ! Nous partons explorer cette fameuse vallée de la Cocora avec Lou, notre amie rencontrée en Bolivie avec qui nous avons fait l'incroyable trek Huayhuash, et une copine allemande rencontrée ici-même à Salento. Arrivés sur place, nous sommes immédiatement impressionnés par l'immensité des palmiers qui semblent vraiment chatouiller les fesses des dieux. Guili-guili. Ils sont majestueux ! Il est possible de choisir entre deux circuits pour la visite : un court de 2 heures et un plus long de 5 heures, qui s'enfonce davantage dans la forêt et passe par la maison aux colibris. Quoi ? Un refuge pour les colibris ? Ni une, ni deux, nous zappons totalement les palmiers et on se met en route sur la grande boucle, que nous avons choisi de faire à l'envers sur les conseils d'un Colombien. Apparemment, c'est plus esthétique dans ce sens-là. Le seul problème, c'est qu'il faut commencer la randonnée par une énorme montée... mais on a connu pire.
On rigole, on n'a pas zappé les palmiers, on les a longuement contemplés !
Le temps est mi-figue mi-raisin, un peu de pluie, un peu de soleil, un peu de brume. La météo chaotique, c'est assez courant par ici. Ces palmiers sont géants et pourtant leur tronc n'est pas bien large, on a l'impression qu'ils tanguent. Je prends une photo de Geoof au pied de l'un d'entre eux pour qu'on se rende bien compte de leur taille. C'est vraiment impressionnant.
Les palmiers de la vallée de la Cocora
Nous voici enfin arrivés à la maison aux colibris ! Il y en a PAR-TOUT ! C'est un ballet incessant, ils sont de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Ils sont si mignons, on ne se lasse pas de les regarder, un petit jus de fruit dans la main et un chocolat chaud dans l'autre. C'est étonnant d'entendre le "zzz" de leurs petites ailes qui battent en mouvement permanent. Il faut savoir que le colibri fait entre 50 et 80 battements d'ailes par seconde, soit 3000 à 4800 battements par minute ! Wow, vous imaginez ? C'est cette grande vitesse qui leur permet de voler en stationnaire pour butiner de fleurs en fleurs, voire même de voler à reculons. Nous sommes hypnotisés devant ce spectacle. Il y en a un qui est vraiment majestueux, il a une queue qui fait deux fois la taille de son corps, d'un bleu iridescent, il s'agit du Colibri sylphe à longue queue (Aglaeactis cupripennis). On se régale à les photographier, il y a un petit côté challenge à réussir à les prendre en photo, ils vont si vite !
Les picaflores, avec leur si joli nom en espagnol
Après un bon moment passé ici, il faut bien se résoudre à quitter nos amis les colibris... La fin de la randonnée nous emmène le long d'un petit cours d'eau bordé de ponts suspendus, c'est vraiment magnifique. Le soir même, après cette belle journée, on décide de quitter Salento pour Filandia qui n'est pas très loin.
Filandia et la visite d'une toute petite finca familiale
Filandia est petite mais tellement mignonne ! Et surtout, elle a un petit restaurant dans le centre que nous avons A-DO-RÉ. Il s'agit de Helena Adentro. Déjà sa décoration kitsch avec ses vieux objets, ses tableaux et ses plantes partout nous a tout de suite charmé mais en plus de ça, plus important, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas aussi bien mangé ! Tout était trop bon.
C'est les papilles satisfaites que nous nous mettons en route pour l'auberge dans laquelle nous avons rencontré Floyd et Jérôme — qui sont devenus des amis (belges, il faut le préciser) — mais qui a malheureusement fermé depuis. Nous en gardons un super souvenir, on se sentait comme à la maison et les hamacs nichés en hauteur n'étaient pas pour nous déplaire. Grâce aux gérants, nous avions pu faire la visite d'une toute petite finca familiale, bien loin de certaines mégas structures. Pedro et sa femme nous avaient dévoilé tous les secrets du café que vous retrouverez dans l'article dédié : Tout savoir sur la production du café dans une finca en Colombie. À la base, ils avaient une grosse exploitation de café à Medellín, mais les narcotrafiquants leur ont volé leur terre et les ont chassés. Sans rien, ils se sont dirigés vers le sud et ont tout recommencé à zéro. Une force de caractère et une gentillesse hors du commun. Nous avons passé une super journée en leur compagnie, suivie d'une super sieste calés dans les hamacs avec un coucher de soleil à couper le souffle, et terminée par une soirée jeux de société endiablée.
Après deux jours de détente, nous avons finalement choisi d'abandonner nos nouveaux amis pour continuer notre aventure et nous rendre à Jardín, dont on nous a dit le plus grand bien. Adiós amigos, en espérant que le voyage nous réserve la surprise de vous recroiser ! La route pour se rendre à Jardín est tout simplement chaotique, pour changer...
La douce petite auberge
Jardín et une jolie balade
Jardín est une petite bourgade gaie aux rues colorées où règne une atmosphère de vieilles cartes postales, au début de la couleur. Se promener dans ses rues est une activité en soit, et les habitants sont tous très bien habillés. Nous paraissons en complet décalage avec nos tenues de trekkeurs qui ne nous quittent plus depuis maintenant 10 mois.
Nous décidons de faire une petite randonnée sur la journée pour aller voir une cascade histoire de ne pas rouiller nos corps désormais habitués à une certaines activité physique, et puis une cascade c'est toujours beau à voir. Comme à notre grande - et belle - habitude, un chien nous fait le bonheur d'être notre guide. C'est un petit coquin qui adore se baigner à chaque trou d'eau et qui vient nous éclabousser le pantalon. La balade est très jolie, même si pas tellement sauvage. On la trouve tout de même très agréable. En partant de Jardín, on passe par des petites ruelles au milieu des habitations et c'est toujours intéressant de voir la manière dont vivent les autres humains de notre planète. Leur chance ici réside, à nos yeux, en la possibilité d'avoir une multitude de plantes tropicales toutes en très bonne santé. Il y a des fleurs partout et ça sent très bon. Puis s'ensuit un chemin en terre qui monte au milieu d'une végétation assez dense. Du vert, du vert, du vert. La cascade est en vue, elle est ma foi plutôt jolie. Le soir, il y a une petite fête locale et on prend plaisir à se joindre aux habitants, et à festoyer avec eux.
Jardín-mouk
Le lendemain, on décide de partir directement à Medellín, le fief du légendaire Pablo Escobar. Vamos mis pichoncitos !
From la zona cafetera with love.
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