Au revoir Isla Santa Cruz. Ces premiers jours sur la terre volcanique et dans les eaux riches des Galapagos nous ont déjà fait l'effet d'une bombe dans le coeur. Nous partons aujourd'hui pour le deuxième stop de ce périple insulaire, direction la Isla Isabela. Après un trajet en bateau à scruter chaque vague dans l'espoir d'y voir un animal - mais non - nous arrivons au bon port de Puerto Villamil, seul pueblito - village de l'île. Quand je faisais mes recherches sur l'archipelago, je m'étais déjà entichée d'Isabela ; tout me plaisait là-bas, ici, son aspect ultra préservé, très peu habitée, son étonnante forme d'hippocampe... Et surtout, j'avais remarqué sa plage Concha de Perla dont la particularité est d'être le lieu de résidence de quelques otaries, paraît-il, très joueuses et curieuses. Un de nos rêves va-t-il devenir réalité ?
Nos copines les otaries
En tout cas, vous l'aurez compris, nous allons passer beaucoup de temps sous l'eau mais nous allons aussi arpenter ce qui est possible d'être arpenté - c'est à dire pas grand chose tant l'île est protégée - et découvrir un de ses nombreux volcans : la Sierra Negra - la montagne noire.
Le volcan Sierra Negra sur Isabela
Départ aux aurores, nous prenons un guide pour en apprendre un peu plus sur ce volcan, un de plus à ajouter à notre collection car nous, on adooooore les volcans, on les trouve fascinants. Sur les temps géologiques l'archipel des Galapagos est relativement jeune, entre 5 à 9 millions d'années pour les plus vieilles îles, ce qui, de fait, donne des volcans très peu polis par l'érosion et encore bien noirs. C'est totalement dépaysant, lunaire. La dernière éruption du Sierra Negra ne remonte d'ailleurs qu'à quelques années, en 2005 offrant ainsi à sa magnifique et gigantesque caldeira d'une superficie de presque 10km sur 7km des panoramas époustouflants. Malheureusement le temps n'est pas de la partie, bruine et crachin - Bougre d’Ostrogoth ! - mais voyons le positif, au moins on ne cuit pas comme des saucisses dans un four - ne cherchez pas à comprendre cette expression. Au sommet le ciel nous fait l'honneur de se dégager et nous permet d'apercevoir au loin l'océan et deux autres volcans avec en premier plan une ligne de pluie qui déchire la caldeira en deux, c'est juste splendide. Dans cet univers minéral, les cactus verts contrastent parfaitement et accueillent de temps à autre des petits pinçons de Darwin qu'on aime à observer ou même un petit iguane jaune qui cherche un rayon de soleil.
Notre guide est vraiment au top, c'est un anglais expatrié à la vie rocambolesque ; il nous explique que nous sommes en train de marcher sur de la lave 'a'ā. La petite histoire derrière ce nom insolite qui vient d'Hawaï raconte que les premiers hommes à avoir marché sur ces roches acérées étaient pieds nus et criaient donc "aïe aïe" ce que les scientifiques ont transformé 'a'ā. Je ne sais pas si c'est mieux que aïe aïe, et je ne sais pas si c'est vrai, mais ça me fait bien rire. Les couleurs des roches sont magnifiques, se mêlent du jaune et du rouge, du vert et du orange sur dominante de noir. On descend au 'volcan' Chico qui n'est en fait autre qu'un rejet important de lave d'une des dernières éruptions du Sierra Negra, formant un joli cône. La balade est belle et les nouveaux enseignements super intéressants mais il est déjà l'heure de rentrer...
Et maintenant place à l'aquatique, bloup bloup.
Nous nous offrons le luxe - car oui, ça coûte un bras, voir budget - d'une seconde expédition, aquatique cette fois, à Los Tuneles ! Ici tout se fait avec un guide et même si vous pouvez également découvrir l'île par vos propres moyens, il vous faudrait quand même avoir l'âme d'un aventurier et le temps de l'imprévu. Une fois sorti de Puerto Villamil, il n'y a plus rien de rien sur cette île, pas même une route. De plus, les lieux connus et prisés sont réglementés dans un souci de préservation et ces tuneles - tunnels - sont comme tout le reste sur Isabela, des formations géologiques étranges liées à l'activité volcanique des 6 volcans qui forment l'île. À marée haute, ils forment un abri parfait de toutes sortes d'animaux marins comme les raies, les requins, les tortues... On va encore voir pleins d'animaux youhou, on a trop hâte d'y être. Après un voyage en mer un peu tourmenté et une arrivée un peu stressante dans des énormes vagues, nous y sommes enfin.
Mangroves vertes sur roches noires
Petite info supplémentaire concernant l'archipel des Galapagos, c'est le seul endroit sur notre belle planète à abriter les trois types de mangroves : rouge, noire et blanche. Une raison de plus pour y aller non ? Allez, on enfile masque et tuba et plouf, à l'eau !
Bienvenue dans l'aquarium de Los Tunneles
Au final on aura nagé avec des golden raies, des raies léopards, une dizaine de tortues vertes énoooooormes, des stings raies, on aura littéralement traversé un tunnel rempli d'une dizaine de requins pointe blanche avec comme souvenir la vue très rapprochée de leurs dents aiguisées - bouuh, j'ai eu un peu peur quand même. On aura observé des hippocampes, vu des requins à pointe noire, aperçu deux énormes raies mantas sur le chemin du retour ainsi qu'un bon nombre de volatiles sur un magnifique rocher esseulé au large de l'île. C'est pas que, mais ça fait une journée merveilleusement bien remplie.
The lonely rock
Sur la terre il nous reste encore à découvrir quelques plages sauvages, des iguanes marins et le ballet des pelicans et fous à pieds bleus qui plongent au bord de l'océan Pacifique. La vie est partout ici, il ne se passe pas une heure sans voir un animal. Pour nous, c'est le pa-ra-dis !
La vie sur Isla-bela est partout
Voilà, nous avons fini la partie 'classique' et on vous a gardé le meilleur pour le prochain article... Nous allons vous faire découvrir l'endroit d'Isabela qu'on a préféré, adoré, surkiffé, chéri, adulé : j'ai nommé la crique Concha de Perla avec ses fascinantes petites otaries...
From Isabela with love.
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