Isabela, la suite. Et pas n'importe laquelle. En arrivant sur cette île, la crique Concha de Perla vous accueille tout de suite, sur la droite en sortant du port, juste à la fin du ponton. On ne la voit pas mais un petit écriteau annonce sa présence. L'envie d'y aller tout de suite nous fait presser le pas mais d'abord on doit poser nos affaires à l'auberge et louer masque et tuba. Et ensuite, ni une ni deux, nous voilà qui rebroussons chemin.
Mais pourquoi tant d'impatience ? Pour ça...
Rencontre sous-marine avec une otarie des Galapagos
Des amis de voyage, Jeanne et Mathieu, nous ont raconté avoir nagé avec des otaries ici-même, à Concha de Perla, alors vous imaginez bien l'impatience et l'attente qui nous animent. On est surexcité. De retour à l'écriteau, on s'engage sur le petit chemin qui traverse une magnifique mangrove très dense, on y croise deux otaries - ouuuuuh déjà, ça promet - de gros crabes oranges, des iguanes et puis nous y voici, dans cette crique toute mignonne. Il n'y a pas d'endroit pour se poser confortablement mais en même temps on n'est pas là pour ça, on enfile l'attirail sous-marin et on se jette à l'eau. Et on nage et on nage, et on plonge et on plonge, et... Rien ! Pas une otarie à l'horizon, que dalle, nada, niet. Mais où sont-elles passées ? Nous ne sommes pas les plus chanceux pour voir les animaux, je vous l'accorde - alors qu'on les aime tellement - mais ce coup-ci on y croyait, on nous avait dit qu'il y avait 100% de chance de nager avec elles. Alala, quelle poisse... Mais on n'a pas dit notre dernier mot ! Je vois un couple avec un caisson pour appareil photo, j'entends qu'ils parlent à moitié en français, à moitié en anglais alors je me lance, je vais leur taper la discut'. On parle d'abord du magnifique objet - tant convoité - puis on en vient à parler des otaries, forcément... Et là, ils nous disent avec des petits yeux de sauveurs : « mais c'est normal, elles ne sortent qu'en fin de journée, revenez à 17h30 et vous les verrez. Vous allez voir c'est vraiment incroyable de nager avec elles, nous on vient tous les jours ». Oh My. On est à nouveau surexcité et impatient. Quatre heures à attendre donc.
À Isabela les reines ce sont les otaries
On passe le temps comme on peut - en se baignant dans l'eau bleue chaude et en mangeant des glaces naturelles à la noix de coco - sur la petite plage à côté. Il y a pleins d'otaries qui se dorent la pilule, elles ont élu domicile sur les bancs de la plage. Une d'elle vient de caler juste à côté de notre serviette, elle s'assoie, se tient bien droite, envoie sa tête vers nous pour nous observer ; c'est surréaliste. On a tellement hâte de nager avec elles. Après l'otarie c'est un iguane qui se couche sur la serviette de Leslie, on en revient pas, on n'a tellement pas l'habitude d'avoir des interactions aussi simples avec le règne animal... C'est le bonheur ! Et puis voilà, quatre heures plus tard, de retour dans la-dite crique ! Nos nouveaux copains photographes marins n'ont pas bougé, eux restent un mois et demi aux Galapagos sans faire d'excursion, ils passent "juste" leurs journées dans l'eau à photographier les habitants ! C'est le pied. Bref. On se lance. On ne voit toujours pas d'otaries mais la vie marine est déjà plus active à cette heure-ci. On nage avec un iguane marin ! Le voir onduler dans l'eau, nous en contre-plongée, est un vrai spectacle. Sous l'eau il n'a plus grand chose d'un lézard, il glisse. On voit également une tortue verte, un requin pointe noire et une sting raie. Vous connaissez ? Si elle vous pique avec son dard vous prenez une décharge électrique tellement puissante que vous avez de forte chance d'y passer. Gloup... Et d'un coup, la voilà... Notre première otarie, Jacqueline de son petit nom. J'ai envie de pleurer mais je suis sous l'eau alors c'est pas facile. Heureusement nous ne sommes pas nombreux car tout le monde (5 personnes) débarque mais - attention moment je me la pète - elle me préfère. Oui moi. Elle vient tout le temps tournoyer autour de moi, c'est juste magique. Elle fait des accélérations, vrille, virevolte, fait son demi tour sous mon nez... Elle fuse de tous les côtés, tellement vite qu'elle touche ma jambe. Un moment, hors du temps...
Le ballet otaresque
C'est décidé, tous les soirs que nous passerons sur cette île, peu importe la fatigue de la journée, nous viendrons nager avec les otaries. Et vous savez quoi ? Tous les soirs elles ont été au rendez-vous ! Ce sont de véritables labradors des mers, toutes aussi gracieuses que curieuses, elles jouent avec nous, ramènent des pierres jetées sous l'eau, on en vient presque a oublié les raies léopards, les pieuvres, les tortues et les requins qui nous tournent autour... Otaries, we love you.
From La concha de perla with love.
Votre post fait rêver ! J'ai nagé avec des otaries en Australie. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs :-) Vos photos sont incroyables !