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Sur sa pirogue

Dernière mise à jour : 22 avr. 2018

Je suis partie en Côte d'Ivoire dans le cadre de mon ancien travail. Nous organisions un festival littéraire à Grand-Bassam, ville tristement connue pour sa fusillade le 13 mars 2016 et malheureusement pas assez pour la beauté de ses paysages, entre lagune et océan, pour ses manguiers centenaires, son phare et son histoire.


Après les festivités, mes collègues et moi nous sommes octroyés quelques jours pour visiter la place, comme ils disent. Une vraie découverte. Au milieu d'une atmosphère ocrée et chaleureuse, d'un ciel chargé, les eaux calmes de la lagune sous cette chaleur lourde et humide nous attiraient inéluctablement. Et pour cause, pendant le festival nous avions rencontré un piroguier dont la proposition de balade n'avait cessé d'habiter nos esprits. Mais nous ne l'avions pas recroisé depuis... Et voilà que, lors d'une sortie nocturne dans un maquis, plus communément appelé bar, nous l'apercevons. Pas besoin de tergiverser, il est disponible demain après-midi. Ok, très bien, à demain alors.



La petite équipe du festival attend sagement au point de rendez-vous.

Le voilà. Avec un ami.

Et deux pirogues.


Nous glissons sur les eaux opaques. Il n'y a pas de bruit, tout est calme. Nous ne croisons personne, seulement de nombreux nénuphars. Nous ne chahutons pas, attentifs au moindre signe de vie et seuls les cliquetis de l'appareil photo d'un de mes co-passagers se font entendre. Nous accostons près du phare. Et quel bonheur, quelle surprise. Les élèves que nous avions rencontrés au festival, depuis leur salle de classe, nous reconnaissent. Nous les entendons crier, rigoler. Et puis, nous les voyons sortir de classe, courant à notre rencontre. Ils sont fiers de nous retrouver, nous posent pleins de questions. Et nous, qui ne pensions pas les revoir, nous sommes vraiment heureux. Une des filles, Grace, vient caresser mon visage. Cette proximité physique avec une inconnue, que nous n'avons plus l'habitude de vivre en France, remplit mon être d'une émotion forte, qui me parcourt, qui entre dans chacune de mes cellules. Le genre de moment qui reste dans votre mémoire car c'est le coeur qui l'a compris. Il est l'heure pour nous de repartir et pour eux de retourner à l'étude. Les au revoir sont un peu difficiles.










Nous traversons ensuite un village de la zone. Des hommes sont en train de faire cuire du poisson, de la fumée et une bonne odeur s'échappent dans le ciel. Des chèvres se baladent en toute liberté. Elles sont trop mignonnes. L'atmosphère est vraiment particulière.


La journée touche à sa fin et les couleurs du crépuscule viennent nous réconforter. Le soleil est en train de tomber dans l'océan. Les reflets sur la lagune sont parfaits, tout comme l'était cette journée.




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