Cela fait trois jours que nous marchons sur le chemin de l'inca pour rejoindre la cité cachée et aujourd'hui c'est notre 4ème et dernier jour, celui qui va nous mener jusqu'au bout. Nous allons enfin découvrir, arpenter, sillonner le Machu Picchu. L'excitation est à son comble.
Lever de brume sur le Machu Picchu
Ce matin ou plutôt cette nuit nous ne traînons pas, nous sortons de nos duvets super motivés ! Aussi nous arrivons assez tôt à l'entrée de la dernière portion du chemin de l'inca, nous serons le 3ème groupe à nous élancer quand les portes ouvriront, ce n’est pas trop mal. Mais pour l'instant il faut attendre dans le froid, dans la nuit et tout le monde stresse un peu, c’est la dernière ligne droite, le sprint final. Nous le savons tous, l’issue de la course menée depuis 3 jours se joue ici entre une et deux heures de trek décisives… Les cloches sonnent 5h00 du matin, c’est le départ ! Les deux premiers groupes partent puis c’est à nous, on impose un rythme incroyable… Bruce - le Hollandais vainqueur des deux premières étapes - fait de la figuration et se fait déposer en 5 minutes, on joue la gagne. Nous larguons rapidement le reste de notre propre groupe puis nous croquons l'équipe numéro deux sur une simple formalité. La victoire nous tend les bras plus qu’une team et la victoire sera pour nous… Mais là, c’est le drame ! La machine s'enraye, comme si c'était écrit les filles ont chaud et veulent faire une petite pose pour boire et enlever leur veste… Mal nous en a pris, le jeune allemand accompagné de son frère et de sa soeur nous doublent. Nooooon ! Le vice incarné, typiquement allemand. Il prennent 5 minutes d’avance. Thomas s’élance alors, je marche dans ses pas, les filles et Tibère sont décrochés… et avec toute la fougue de sa jeunesse nous dépassons le premier groupe à s'être élancé mais toujours pas d’Allemand en ligne de mire ! Nous rattrapons finalement le groupe de tête composé de ces 3 Allemands mais malheureusement Thomas paye son manque d'expérience et sa jeunesse, il s’effondre, perd le rythme et se fait décrocher. Je me retrouve seul à lutter... Mais non ! Au prix d’un effort harassant voir surhumain Tibère revient sur nous et donne une nouvelle impulsion à notre équipe. Je tente de le suivre tant bien que mal nous croquons deux des Allemands… Nous entrevoyons la victoire de nouveau… Tibère donne tout ce qu’il lui reste, c’est l'énergie du désespoir pour dépasser le jeune allemand de tête mais en vain, celui-ci nous devance d’une courte tête à la porte de la lune. « Et à la fin c'est toujours l’Allemagne qui gagne » ! Nous récupérons quand même les deux places d’honneur. Il est important de rappeler que le jeune homme n'a pas porté de sac de tout le trek, aujourd'hui compris, quand nous nous avions une dizaine de kilos sur le dos. Cela s’apparente à du dopage selon moi. Je dis ça afin de sauver notre honneur mais bon soyons bon perdant. Trêve de plaisanterie, ce n’est qu'une fois arrivé ici totalement à bout de force, en nage et à deux doigts du vomi qu'on se rend compte qu’on a été un peu stupide avec notre course. Mais vous allez voir que ce n’était pas totalement dénué de sens. Nous sommes seuls au monde pour assister au lever de soleil, la vue est dégagée et le Machu Picchu s’offre à nous, nu, sans touriste, dans une élégance rare. Quelques instants plus tard les filles arrivent suivies de près par Thomas et George et toute notre petite équipe profite ensemble de ce merveilleux spectacle. Cela fait partie de ces moments uniques que l'on n'oubliera pas. Soudain, comme sortie de nul part, la brume se lève et quasiment 3/4 des groupes du départ ne peuvent pas profiter de la vue. Morale de l'histoire : faites la courses :) haha.
Promenons-nous dans la cité perdue
Le Machu Picchu
On passe la porte de la lune, on se jette dans les bras de la cité, on est surexcité. Les plus célèbres vestiges incas du Pérou, enfin ! On peut dire qu'ils tiennent toutes leurs promesses et vous emportent hors du temps même si, soyons honnête, vous vous sentez par moment à Disneyland avec la cohue de touristes qui ne cesse d'arriver et qui gâche un peu le mysticisme du lieu. Par ailleurs, tout est très encadré, il y a des sens de circulation, des endroits barrés… Mais rien de grave, le spectacle y est quand même grandiose avec tous ces lamas qui arpentent les lieux, la brume qui va et qui vient rend le lieu encore plus mystérieux…
La cité du Machu Picchu sur fond de Huayna Picchu
Le saviez-vous ?
Le Machu Picchu n’est pas si vieux que cela contrairement à ce que l'on s'imagine en général, il n’a pas plus de 600 ans puisqu'il a été construit autour de 1450. À la base il s’agissait de la résidence du roi inca Pachacutec, de sa maîtresse et de toute l'élite religieuse et politique ainsi que d'une sorte d'esclaves qui s'occupaient de la renommée agriculture en terrasse. À la mort du roi le lieu se transforma en sanctuaire où la population dût veiller sur la momie du défunt. Un ou deux autres rois s'installèrent ici puis s'ensuivit au début des année 1530 une guerre inca et l'arrivée des conquistadors ce qui entraîna une dépopulation de la cité perdue.
Nous faisons le tour du propriétaire sous les explications de René avec néanmoins une certaine amertume envers le jeune allemand haha. Nous croisons Corinne, Babeth, Thierry et Romain qui visitent eux aussi la vieille cité de leur coté. Pour nous la journée n’est pas finie ! Encore un dernier effort et pas des moindres puisque nous entamons l'ascension du Huayna Picchu à la pente très, très raide, n'ayons pas peur des mots. Nous y croisons un magnifique serpent vert émeraude. La dernière partie est vraiment raide, on monte à quatre pattes puis arrivés en haut c’est la délivrance, le ciel s’est dégagé et la vue est tout bonnement incroyable, on profite de ce panorama tous ensemble, un sourire béat sur les lèvres miroir de la fierté qui nous habite d’avoir parcouru ce chemin de l’incas jusqu'ici.
Vue depuis le Huayna Picchu
En début d’après midi nous redescendons manger à Aguas Caliente, la ville au pied du Machu Picchu. Là on nous remet notre diplôme de terreur des treks et direction les eaux thermales pour des bains chaud et froid en alternance… Quel bonheur pour nos corps, nos muscles l’on bien mérité. Enfin, nous repartons en train vers Cusco des souvenirs pleins la tête...
From the Machu Picchu with love.
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