Le canyon Studlagil et nos amours de renards arctiques

JOUR 8 • On continue notre tour de l’Islande à bord de notre Dacia Dokker, notre maison roulante pour deux semaines d’aventure. Aujourd’hui, le but est de se rendre au canyon Stuðlagil, qui est sans conteste l’un des endroits les plus impressionnants d’Islande. Situé dans le nord-est de l’île, ce canyon ne figurait sur aucune carte il y a encore 20 ans. En effet, c’est la construction d’un barrage hydroélectrique en amont qui a modifié les cours d’eau et fait émerger ce lieu spectaculaire. Il attendait patiemment son heure sous la terre et la boue. Avant cela, nous faisons un stop dans les fjords de l'est à Seyðisfjörður, c'est mignon mais rien ne nous y retient vraiment.

Un joyau géologique de l’Islande

Pour faire bref, il s’agit d’un canyon qui, si vous avez de la chance, vous révélera une eau bleue turquoise laiteuse, encadrée par de hautes colonnes géométriques de basalte, ressemblant fortement à un orgue. C’est le même type de formation que l’on retrouve sur la plage de Vík. Une fois de plus, un paysage totalement hors du commun, qui donne l’impression d’être sur une autre planète.

La rivière du canyon Stuðlagil

Quel est le meilleur point de vue sur le canyon ?

Nous nous mettons donc en route vers cette beauté située dans la vallée de Jökuldalur. À part la dernière portion, qui est un peu caillouteuse, la route est en bon état. Si vous allez jusqu’au point GPS, vous arriverez sur une plateforme offrant une superbe vue sur le canyon. Mais c’est frustrant, car l’endroit est peu sauvage et vous êtes en hauteur, donc limités dans vos déplacements. Il vaut mieux traverser la rivière quelques kilomètres avant et arriver par la rive opposée, qui n’est pas aménagée — on a entendu dire que ce n’est plus le cas désormais... Vous pourrez ainsi déambuler dans le canyon, voire même vous baigner, pour les plus courageux·ses.

Ce canyon Studlagil est somptueux. Nous y passons plusieurs heures, et seule une bonne averse réussira finalement à nous faire bouger. C’est pour nous un incontournable de l’île, un peu éloigné du Cercle d’Or, mais qui vaut vraiment le détour. Attention cependant : il arrive souvent que l’eau soit boueuse, et donc nettement moins belle. Renseignez-vous avant d’y aller.

Les jolies colonnes basaltiques du canyon Stuðlagil

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Le camping aux renards

Nous avions repéré sur Instagram un camping un peu perdu dans la région nord-est, qui avait la particularité d’avoir recueilli deux jeunes renards polaires, dont la mère avait été abattue par des chasseurs… Vous connaissez notre passion pour ces petites bêtes à poils doux, donc il était inconcevable pour nous de ne pas y faire un tour. Le camping est magnifique, proche de petites maisons typiques avec leurs toits recouverts d’herbe ; on se croirait presque dans un village elfique. Et il y a de succulentes gaufres...

Ne sont-ils pas adorables ?

Nous arrivons ici persuadés — et un peu inquiets — de trouver une foule autour des renards… Et pas du tout ! Il n’y a pas grand monde dans le camping, et les personnes présentes ne semblent pas être au courant de la présence des petits renards. Loin d’en faire une attraction touristique, on dirait que les propriétaires du camping les cachent. On commence même à se demander s’ils sont vraiment là. Finalement, une serveuse nous avoue qu’ils sortent en fin de journée, au crépuscule, près du terrain de foot abandonné. Ni une ni deux, nous nous mettons en route et nous attendons… longtemps. Mais que vois-je ? Une petite truffe noire fait son apparition, suivie d’une seconde. Ils sont en train de gambader en totale liberté, mais ils nichent au camping, où ils ont été nourris et élevés. Ils sont très jeunes, et tellement magnifiques. Je crois que c’est le moment que j’ai préféré de notre voyage. Nous les avons observés courir, se bagarrer, se toiletter, s’amuser, creuser des trous jusqu’à ce que la nuit tombe… Pour tout vous dire, on a même abandonné le repas du soir. Quel spectacle ! J’en ai encore des frissons, et c’est des étoiles plein les yeux que nous rejoindrons nos sacs de couchage. Nous les baptiserons Tic et Tac, et demain, au lever du soleil, nous serons là, appareil photo en main, espérant les revoir. Et nos prières seront exaucées. Le lendemain matin, nous aurons une nouvelle session avec eux, absolument seuls, dans le silence du matin. Nous sommes assis, et ils ne semblent pas se soucier de nous. C’est incroyable. On s’étonne de voir que les autres touristes ne sont pas curieux de ces petits amours ; chacun·e ses centres d’intérêt.

En route vers Akureyri et Dettifoss

Nous n’avons pas envie de les quitter, mais de nombreuses choses nous attendent encore sur cette île étonnante. Nous devons maintenant nous rendre à l’extrême nord, à Akureyri, en passant par la cascade Dettifoss. Il nous reste encore du chemin, alors nous quittons à regret nos amours Tic et Tac.

From Iceland with love